Champo, quel Lion !!!
Miji nous parle du tout nouveau musée des Ecritures qui a ouvert ses portes à Figeac, ville natale de Champollion. C'est amusant car, comme beaucoup d'entre vous le savent, Champollion a vécu longremps à Grenoble. Mais ce que peu d'entre vous savent, c'est que la maison de famille des Champollion est située à 10 km environ de chez moi...
A l’endroit même où se trouve la maison natale de l’égyptologue français Jean-François Champollion ( né en 1790), à Figeac ( Lot) , ville d’art et d’histoire, vient d’ouvrir ses portes le Musée des Ecritures du Monde.
Après 2 ans de travaux sur le site de l’ancien Musée Champollion , et des maisons voisines, pour un budget de 4 millions d’euros, le Musée des Ecritures du Monde a vu le jour et déjà connaît une fréquentation exceptionnelle, 15000 visiteurs le premier mois !
Il a été ouvert le 28 juillet et inauguré le 22 septembre.
La belle façade de pierre, médiévale, du premier musée a été doublée par une seconde façade encore plus spectaculaire la nuit que le jour. On l'aperçoit à travers les 8 baies de l’édifice : il s'agit d'un assemblage de panneaux de verre enserrant une gigantesque feuille de cuivre percée de 1000 caractères d'écriture.
Cette « façade aux 1000 lettres » est une fine dentelle de verre et de cuivre qui filtre la lumière et offre des exemples d'écritures allant du tibétain, des hiéroglyphes égyptiens, des pictogrammes mayas, à l'étrusque,au géorgien,aux symboles Dogon, au chinois , à l'araméen...
Au dernier étage, « le soleilho », passage couvert mais à l’air libre, destiné autrefois au séchage des céréales, des fruits et des peaux, caractéristique le la région, permet d’avoir une vue panoramique sur la ville et ses ruelles.
Bénéficiant d’une scénographie des plus contemporaine, que l’on doit à une collaboration très étroite entre Alain Moatti, architecte et scénographe, Pascal Payeur, scénographe et Pierre di Sciullo, graphiste et typographe, le nouveau musée réconcilie passé et présent.
Il se dresse sur 4 étages et se distribue dans 7 salles : chaque salle possède une unité thématique et une peinture monochrome (noir, orange ou bleu ).
Le rez de chaussée reste consacré à Jean François Champollion et ses études sur les hiéroglyphes basées sur la célèbre « pierre de Rosette ».
« Conçu comme un lieu destiné au grand public, mais aussi comme un centre d’échanges et de rencontres pour les scientifiques du monde entier, le musée Champollion est devenu un musée de l’histoire des civilisations de l’écriture. Le concept muséal, élaboré par sa conservatrice, M.-H. Pottier, avec l’aide d’un comité de pilotage composé d’éminents spécialistes attachés pour quelques uns au musée du Louvre, à la Bibliothèque nationale de France ou au CNRS, repose sur un triple niveau de lecture :
l’histoire de l’écriture , les différentes techniques utilisées, les rapports qui existent entre l’écriture et les communautés qui les emploient .
Des cartels relativement développés intégrant des éléments de traduction de l’écriture accompagnent les œuvres exposées. Puis des textes de présentation générale sur chacune des écritures( dates et informations sur le contexte) , la nature et le découvreur de l’écriture, se déroulent tout au long des salles d’exposition. Le tout est agrémenté par des visuels en grand nombre : cartes géographiques, agrandissements et tableaux pour les signes d’écriture, visages des chercheurs...
S’ajoutent à ces commentaires intégrés dans les vitrines et inscrits sur les cimaises, une douzaine de bornes multimédias ( écrans tactiles) et de projections vidéo disposées dans l’ensemble du musée : le visiteur peut découvrir, à son rythme, la fabrication du papyrus ou la calligraphie en Chine, les étapes de la réalisation d’un livre ou la taille de la plume d’oie…, et tant d’autres aspects de l’écriture, de ses techniques, de ses supports, de son histoire, qui sont si diverses d’une civilisation à l’autre. »
Les collections se sont considérablement étendues ( acquisitions , donations , prêts d’autres musées…) formant à ce jour un ensemble d’environ 600 pièces. « Celles-ci vont de la tablette d’argile portant des pictogrammes sumériens du 4e millénaire av. J.-C. à l’e-book, livre du 3e millénaire », ajoute M.-H. Pottier la conservatrice du musée.
De la feuille de palmier au parchemin orné de lettrines enluminées, le visiteur suit l’évolution des supports de l’écrit… jusqu’à la révolution de l’imprimerie et celle, encore inachevée de l’informatique.
Bref, un voyage de 5300 ans au cœur du mystère des écritures, et …quel voyage !
A tous les lecteurs du blog de Cath, je conseille une petite balade en Quercy où, d’autres nourritures, outre les spirituelles et intellectuelles, sauront aussi vous captiver et rendre inoubliable le séjour à Figeac.
(Je sens que je vais proposer mes services à l’OT de la ville…)
Bonne lecture et à bientôt. Miji.