Femmes du Mali
Vous vous souvenez très certainement du superbe mini album baguette que m'avait offert Isaora pour mon anniversaire... Je n'ai pas hésité très longtemps à choisir les photos qui allaient le garnir... ce mini était fait pour les portraits de femmes que nous avons pris au Mali !!! J'ai pris un IMMENSE plaisir à le remplir et à dire vrai, je n'ai pas eu grand chose à faire !!! Quelques boutons par ci, quelques images piochées sur le net par là, deux bouts de mesh, deux ou trois fleurs au crochet (ces fameuses fleurs dont je vous parlais il y a peu...), des extraits d'un poème sur les femmes africaines... et voilà !!! Merci mille fois Isaora... Ton album était vraiment très beau et avec ces jolis portraits de femmes réalisés pour la plupart par mon cher et tendre (merci chéri !!!), il devient pour moi un objet doublement précieux...
Je n'ai mis en journaling que des extraits du poème Femme Noire de Léopold Sédar Senghor ; le voici dans son intégralité :
Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté !
J'ai grandi à ton ombre, la douceur de tes mains bandait mes yeux.
Et voilà qu'au cœur de l'Été et de Midi, je te découvre,
Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l'éclair d'un aigle.
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fait lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée.
Femme nue, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau
Délices des jeux de l'esprit, les reflets de l'or rouge sur ta peau qui se moire
À l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.
Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Éternel
Avant que le Destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.
Léopold Sédar Senghor