Santa Lucia
Retour en Afrique du Sud pour un second safari sur le thème des animaux aquatiques... Embarquons pour une balade sur l'estuaire de Santa Lucia, sur la côte est de l'Afrique du Sud, du côté de l'Océan Indien.
Paysage de mangrove, typique de l'estuaire.
De temps en temps apparaissent des îles au milieu du fleuve... mais attention, elles ne sont pas tout à fait désertes. Regardez bien les tâches allongées : ce sont des sauriens qui prennent leur bain de soleil (je sens que François-Marie B. ne va pas aimer ces îles !).
La rivière est le territoire de l'hippopotame, alors méfiance car il le défend âprement. C'est d'ailleurs, en Afrique, l'animal le plus dangereux pour l'homme... après le moustique. L'hippopotame vit dans l'eau car il n'a ni glandes sébacées (qui secrètent des matières grasses pour protéger du soleil) ni poils (il ne sait pas la chance qu'il a !!! ).
L'hippopotame fait surface à intervalles réguliers pour respirer.
Celui-ci nous regarde avec curiosité. Il peut rester sous l'eau jusqu'à 10 minutes puis revenir nous observer.
Oh, un petit hippo qui baille (le challenge du photographe étant de saisir ces instants). Il semblerait que lorsque l'hippo baille, il pète également pour évacuer les gaz dûs à la fermentation des aliments dans l'estomac (nous n'avions pas de tenues de plongée et donc nous n'avons pas vérifié cette hypothèse de la plus haute importance !).
Nous allons assister au bâillement d'un jeune adulte ; on voit ses canines plus développées.
Celui-ci est adulte ; sa dentition en atteste. Au passage, petite particularité de l'hippopotame : ses canines poussent en permanence et peuvent atteindre 60 cm de long et peser 3 kg chez le mâle contre 1 kg chez la femelle. Ce sont des armes redoutables. Les adultes possèdent entre 36 et 40 dents, dont 4 incisives. Ils n'utilisent leurs dents que pour combattre car l'hippopotame est végétarien ; il broute des graminées avec ses lèvres. Il sort de l'eau la nuit pour s'alimenter sur les rives herbeuses. Comme vous avez la chance d'avoir un photographe bien vu par les hippos, voici deux photos d'un individu qui broute en plein après-midi
Remarquez les troncs d'arbres qui prennent le soleil à l’arrière-plan
Super efficace pour tondre la pelouse, l'hippopotame ingurgite 40 à 50 kg de graminées par nuit.
Je vous invite maintenant à coucher les enfants car nous allons aborder le délicat sujet de l'accouplement chez l'hippopotame. En raison de la notoriété grandissante de M. Cath, il a pu photographier dans la chambre à coucher même de M. et Mme Hippo. Le Larousse nous dit que lors d'un accouplement, seul le mâle est visible hors de l'eau. En effet...
... voici M. Hippo à cheval sur Madame. Monsieur pèse 3 à 4 tonnes tout de même.
Tiens, Madame vient respirer l'air du temps
Elle en profite pour jeter un oeil aux alentours
Ne sont-ils pas mignons tous les deux ? Quelques huit mois après, le bébé arrive. Madame accouche toujours en saison des pluies
Madame surveille son petit de près ; elle le défend contre des prédateurs éventuels et contre les mâles adultes de sa propre espèce.
Le petit reste avec sa mère jusqu'à la naissance du suivant et même au-delà. En moyenne, les naissances sont espacées de 24 mois (8 mois de gestation, 1 an de lactation et 4 mois de repos). Le petit tête sa mère sous l'eau (là, M. Cath n'a rien pu faire pour vous !)
Les petits hippos sont très joueurs ; ils s'entraînent ainsi à combattre pour devenir le mâle dominant. Nous avons assisté à plusieurs de ces joutes.
Pour l'instant, les deux combattants sont à égalité.
Le protagoniste de gauche prend l'avantage...
Il gagne par K.O.
C'était bien un combat pour rire...
Allez, un petit bisou pour se faire pardonner !
On fait la revanche...
Pour l'instant les deux combattants n'arrivent pas à se départager...
Ah, il y a égalisation ! L'hippopo-team de Santa Lucia a rattrapé son retard
Il assure le score
L'arbitre arrête la partie ce qui nous donne donc un score de 1 partout !
Après avoir observé les hippopotames, passons au redoutable crocodile du Nil qui habite le même territoire. Dirigeons-nous vers les îles au centre du fleuve...
Nous sommes repérés !
Le comité d'accueil se met à l'eau ; ce n'est pas le moment de tomber du bateau !
Une fois à terre, le hasard a fait qu'un crocodile a émergé à moins de 3 mètres de nous (la distance de sécurité étant de 30 mètres !).
M. Cath a pris beaucoup de risques pour vous (moi j'en ai pris nettement moins en me tenant à bonne distance, prête à m’enfuir en courant !). Il faut savoir que le crocodile peut faire des bonds de 2 mètres hors de l'eau et qu'il court à 20 km/h sur la terre avec des pointes à plus de 30 km/h sur de courtes distances (là, j'ai peur que ma pratique du footing ne suffise pas pour lui échapper !). La bête mesure 4 mètres de long et peut peser jusqu'à 1 tonne.
Oh, le joli museau...
Il nous fait même un sourire... Décidément, M. Cath a la côte ! C'est peut-être une femelle tombée sous son charme !
- "Grand Croco , que tu as de grandes dents bien imbriquées !"
- "C’est pour mieux te manger, M. Cath !"
Le crocodile du Nil a entre 60 et 70 dents au total qui se renouvellent tous les deux ans tout au long de sa vie (d'une durée de 50 à 70 ans). Il y a toujours une dent de secours sous la dent en place.
M. Cath a de la chance, ce crocodile commence juste l'apéro : il a choisi un flacon de plastique comme amuse-gueule. Il ne risque donc pas de croquer M. Cath tout de suite, qui en profite pour prendre quelques photos vite fait sur le gaz...
Aïe, il a fini son amuse-gueule et s'approche de la terre ferme pour passer au plat de résistance ! Il est temps de prendre congé... Une dernière photo des deux protagonistes avant la mise à mort de M. Cath, tombé pour vous en Afrique...
Rassurez-vous, dans l'estuaire de Santa Lucia résident aussi des habitants plus pacifiques tel le martin pêcheur géant
Mais nous reparlerons des oiseaux dans nos prochains safaris sur la terre ferme...
"Qui flatte le crocodile peut se baigner tranquille."
Sagesse africaine