Dans les montagnes du Nord (3/3)
Nous terminons aujourd'hui notre périple dans les montagnes du Nord. Vous allez pouvoir sortir du coffre aujourd'hui (j'ai l'impression qu'il y a foule là-dedans... et ça papote... ça papote....). Chaussez vos bottes, mettez vos imperméables et surtout, n'oubliez pas l'appareil photo...
Après avoir fait pression sur notre guide et notre chauffeur pour passer une portion de route défoncée où les camions et voitures s'embourbaient (je vous en avais parlé ici), nous arrivons à notre grand rendez-vous avec les Hmong fleur à Can Cau, le samedi, jour du marché hebdomadaire. Nous aurons (mais ça nous ne le savions pas à ce moment-là) une heure grand maximum pour saisir des instantanés sur le marché, avant le retour de la pluie et la disparition des scènes colorées sous les parapluies. Comme quoi la réussite d'un projet préparé plusieurs mois à l'avance ne tient pas à grand-chose...
Les photos ramenées de Can-Cau doivent être appréciées en gardant à l'esprit que la météo était exécrable ce jour-là. Il y avait du brouillard et une lumière quasi inexistante. Dans ces conditions extrêmes pour les photographes, les boîtiers reflex sont de précieux alliés et permettent, lorsqu'ils sont associés à des objectifs lumineux (à grande ouverture) de transformer le peu de lumière ambiante en scènes chaudes bien exposées. La plupart des clichés suivants apparaissent dans leur cadrage d'origine, pas toujours le meilleur, ceci afin d'illustrer la difficulté de l'exercice. En effet sur un marché tout est en mouvement perpétuel, sauf le photographe qui a besoin de stabilité lorsqu'il a identifié une scéne. En général, c'est ce moment que choisit un tiers pour passer devant l'appareil ou pour bousculer l'obstacle statique qu'est devenu le reporter. Tout se joue à la seconde près, entre une photo à jeter et une belle scène prise sur le vif.
Les femmes Hmong affectionnent les boucles d'oreilles en argent.
L'artisanat est très développé chez les Hmong : fabrication de bijoux en argent, de papier, d'outils agricoles, de fusils à silex, tissage, teinture, vannerie, tannerie, menuiserie. Ces différents métiers sont pratiqués aux périodes creuses, entre les saisons de labour et les récoltes, car les Hmong cultivent du riz et du maïs en alternance avec les haricots et les petits pois. Ils cultivent également du chanvre et du coton et sont d'habiles tisserands.
Les Hmong se sont sédentarisés et ont développé des systèmes hydrauliques pour leurs rizières. Ils élèvent du bétail et possèdent des buffles et des chevaux utilisés comme animaux de trait. Chaque famille élève plusieurs dizaines de porcs et possède entre 30 et 40 volailles.
Les Hmong pratiquent le culte des esprits : de la maison, de la porte, du bétail. Ils croient en un esprit malfaisant qui agit sur l'homme ou le bétail. Dans ce cas, il y a lieu d'exorciser la personne ou l'animal possédé ; ce rite se termine parfois par le décès du patient.
La culture Hmong glorifie le travail et la vertu et condamne les vices comme la paresse, la pingrerie, la cruauté, l'hypocrisie, le mensonge (il ne doit pas y avoir d'homme politique chez les Hmongs, alors !!!!).
Au niveau artistique, ils pratiquent la danse, la musique et les arts plastiques (peut-être le scrap ?).
Ainsi s'achève notre périple dans les montagnes du Nord. Nous espérons que vous aurez pris plaisir à découvrir une partie de cette région et de ses habitants en notre compagnie....