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Le blog de Cath
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23 juin 2013

Le droit d'exister

Nous qui courrons toujours après le temps, qui remplissons nos journées d'activités, qui nous créons sans cesse de nouvelles contraintes, prenons le temps de lire ce texte et surtout prenons le temps d'EXISTER !
(Marilou, ce texte est pour toi....)

Sensation de paix. 
L'horloge du temps est arrêtée. 
Ces secondes, ces minutes qui me fouaillaient pour me précipiter vers mes travaux, mes recherches, sont ce matin sans pouvoir sur moi. 
Je goûte l'instant. 
Je sens qu'il a plus à m'apprendre que l'accumulation de tous les suivants.

Pourquoi me suis-je si rarement accordé le temps de vivre, le droit de vivre ? 
Il me fallait justifier sans cesse mon existence par ma production, par mon rendement, à mes yeux comme a ceux des autres. 
Mon existence, en soi, n'avait pas de valeur. Je ne croyais pas exister pour les autres, j'ai fini par ne plus exister pour moi. 
Ce matin, j'ai le droit d'exister tout seul, pour moi tout seul.

Je prends le droit d'exister. 
Et les êtres et les choses autour de moi commencent à exister d'une existence plus dense. 
Eux aussi commencent à avoir le droit d'exister. 
Nous sommes un univers d'existences solides, réelles, également importantes et respectables. 
C'est comme si le sablier de l'existence se remplissait de minute en minute de la quantité de réalité qui le rend stable. 
Ce n'est plus cette sensation de vide qu'il faut remplir d'actes, de mots, d'oeuvres.

Je goûte d'être immobile. 
J'existe davantage de ne rien faire, je repose sur ma racine. 
Quelle est cette racine ? 
Je sens l'existence sourdre en moi sans arrêt, et ce mouvement, quand je l'observe, suffit à m'occuper. 
Je lui fais confiance. 
Je n'ai plus à intervenir, à me justifier d'exister, il me justifie.

Exister justifie d'exister. 
C'est bon d'exister. 
Ça ne doit « servir » à rien d'exister. 
On n'est pas obligé de servir à quelque chose. 
On n'est obligé de servir à rien. 
On a le droit d'exister d'abord. 
Il me semble que je cherchais sans cesse à justifier mon existence avant d'avoir pris conscience et goût d'exister. 
Jusqu'ici, il m'était incroyable que l'on puisse passer du temps sans rien faire et ne pas le sentir perdu !

Le temps n'est pas rempli de ce qu'on y met. 
Mon temps se remplit par l'attention que je lui porte... 
    par le goût que j'en prends parce que je le considère 
        parce que je me considère 
            parce que je me suis restitué LE DROIT D'EXISTER.

Louis Evely, Extrait de son journal, octobre 1983

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Commentaires
F
Merci pour ce texte... Je m'y retrouve complètement ! Bisous
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K
Ce texte est vraiment superbe !!! Merci pour le partage et à relire autant de fois qu'on le souhaite !!!<br /> <br /> Bisous.<br /> <br /> Karen.
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7
Lâcher prise !.... très difficile quand on est habituée à tout faire et tout maîtriser !!!<br /> <br /> mais je suis aussi capable de "buller" mais seulement depuis que je suis à la retraite... <br /> <br /> par contre, je sais m'émerveiller de ce que la nature et la vie nous donnent de beau... <br /> <br /> Merci de continuer à partager avec nous !<br /> <br /> bises<br /> <br /> Anne-Marie
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J
je l'avais lu hier, je l'ai relu ce matin...un texte que notre société d'hyperactivité, de stress permanent, ferait bien de méditer ! prenons exemple sur nos chats qui prennent le temps de se prélasser et de profiter tout simplement du temps qui passe.
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S
Merci Catherine
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