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Le blog de Cath
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16 janvier 2015

Niki de Saint Phalle (suite et fin !)

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En 1961, 4 ans avant les premières Nanas, Niki de Saint Phalle entame la série des tirs à la carabine sur des panneaux où sont fixés des objets symboliques et des sacs de couleurs liquides, le tout recouvert de plâtre blanc. Prenant du recul, l'artiste tire à la carabine sur ces panneaux, répandant ainsi les couleurs de manière aléatoire.

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"J'imaginais la peinture se mettant à saigner. Blessée de la manière dont les gens peuvent être blessés. Pour moi, la peinture devenait une personne avec des sentiments et des sensations."

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Les tableaux-autels explosés à coups de fusil entre 1964-1965 dénoncent avec violence le pouvoir religieux, sa morale hypocrite et intrusive particulièrement dans la vie des femmes (ses œuvres sont contemporaines des débats sur la contraception et l’avortement).
Encore 
accusée de sacrilège quelques années plus tard, elle s’en défend en disant : « Je n’ai jamais tiré sur Dieu (…), je tire sur l’Eglise ».*

51King Kong - 1963
Tableau prémonitoire d'une attaque aérienne contre les tours d'une grande ville.

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"En tirant sur moi, je tirais sur la société et ses injustices. En tirant sur ma propre violence, je tirais sur la violence du temps."

57Le rêve de Diane (1970). On retrouve tout l'imaginaire de l'artiste dans ce grand ensemble.

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Skull - meditation room (1990).
Ce crâne est inspiré des fêtes des morts mexicaines. Il a été réalisé pour le dernier engagement de l'artiste, contre le  sida.

La photo ne rend pas les dimensions impressionnantes de l’œuvre : c’est une sculpture dans laquelle deux personnes peuvent tenir debout ! À l’arrière, une porte ferme l’entrée de cette Méditation Room afin de permettre à l’usager de s’isoler de l’extérieur.*

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Comme d'autres artistes de sa génération, Niki s'est emparée de matières nouvelles : le polyester, la résine et les colles plastiques. L'usage régulier de ces produits et de leurs solvants manipulés sans protection contribue à affaiblir sa santé. En crise, elle écrit et dessine pour surmonter la douleur.*

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En 2010, elle s’est penchée sur la légende de la Reine Califia, princesse indienne des contrées de l’ouest américain et du Nouveau Mexique. En 1510, à Madrid, le comte Garcia Ordoñez de Montalvo publie un livre intitulé Les exploits d’Esplandian. Il y raconte l’histoire de la prise de Constantinople et fait intervenir une reine guerrière du nom de Califia. Femme très belle et très puissante, elle régnait sur une île à l’ouest des Indes, peuplée d’amazones noires, resplendissantes de perles et d’or. Dans cette île, on pouvait trouver une grande quantité de métaux précieux et toutes sortes de bêtes fabuleuses. Le roman donna naissance à la légende des 7 cités d’or de Cibola et fut une des motivations de l’expédition de Francisco de Coronado en 1540. Niki de Saint Phalle s’est inspirée du conte pour réaliser des sérigraphies et lithographies charmeuses et colorées. Elle érige les Totems majestueux aux formes massives recouvertes de galets et de pierres chatoyantes, figurant des aigles ou des oiseaux exotiques aux ailes déployées et au bec impérieux, ou sinueux comme les serpents du désert. La variété des matériaux, pierres polies comme les cabochons des bijoux mérovingiens, récupérées patiemment dans les contrées arides de l’Arizona et du Nevada offre le potentiel à créer des stèles précieuses, reflets d’un légendaire enfoui dans la mémoire collective de ces peuplades autrefois condamnées à disparaître qu’elle participe à ranimer.*

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En 1985,  conseillée par des médecins, elle écrit-dessine un petit ouvrage d’information sur le SIDA. Son objectif est simple : renseigner de façon pédagogique sur une très vaste échelle et récolter des fonds pour la recherche médicale. Vive l’amour est présenté au cœur de la seconde édition en 1990 qui est dédiée à son assistant Ricardo Menon tout juste décédé de la maladie.*

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83Black is different. Sérigraphie de 1994

L'artiste a réalisé une longue série d'oeuvres en hommage aux femmes noires, doublement victimes, selon elle, d'être femmes et d'être noires.

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L'artiste a réalisé environ 3500 oeuvres en 50 ans de carrière. Sa création la plus gigantesque est située en Toscane. Il s'agit du Jardin des Tarots (1978-1996) où Niki de Saint Phalle s'est inspirée du Parc Güell à Barcelone et du Palais Idéal du Facteur Cheval à Hauterives pour créer son jardin fantastique. Niki de Saint Phalle a appris l'italien pour communiquer avec les équipes de construction de son parc. Elle a vécu et dormi sur le chantier et veillé à l'intendance. Le jardin, à forte composante ésotérique, comprend les vingt-deux arcanes majeures du jeu de tarot. Ces « cartes » sont traduites en de très colorées et imposantes sculptures, dont certaines atteignent quinze mètres (et sont habitables), recouvertes de céramiques polychromes, de mosaïques de miroir, de verres précieux, réalisés avec l'aide d'artisans locaux. Les sculptures ont été construites en béton recouvrant une armature métallique soudée à la main. Ceci rend, entre autres, ces maisons-sculptures antisismiques. L'auteur ainsi que son mari y ont vécu une longue période et les ont expérimentées.*

"Devant le parc Güell, j'ai senti des frissons, des éclairs. Je tremblais de partout. Ce jour-là, mon destin était clair. Un jour, moi aussi, à ma manière, je ferais un jardin fantastique."

Scoop de fin: ce parc est ouvert au public. Il est d'ailleurs le prolongement naturel de l'exposition du Grand Palais. Selon la volonté de Niki de Saint Phalle, peu de publicité est faite afin d'éviter l'afflux du tourisme de masse. Le mur d'enceinte a été conçu pour séparer la réalité de tous les jours de la fascinante magie intemporelle du jardin.

"Je ferai les plus grandes sculptures de ma génération. Les plus grandes et plus puissantes, comme celles des hommes"

*les textes en italiques sont extraits du dossier pédagogique de l'exposition ou de wikipedia.

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Commentaires
M
j'ai adoré cette visite, ma préférence va aux nanas que je connaissais , mais j'ai apprécié d'en savoir davantage sur son oeuvre , merci biz m.
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M
Merci Cath! C'était une ballade surprenant. J'ai beaucoup appris sur cette artiste et ses oeuvres.<br /> <br /> <br /> <br /> Marina
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M
Si j'avais été moi même à l'expo, j'en n'aurais pas vu plus, beau reportage présenté avec passion
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R
Fin d'un reportage que je n'aurais certainement pas vu sans toi. Merci pour le partage ! Bises.
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M
Une belle découverte!!!! Merci de partager vos visites culturelles qui ne me laissent pas indifférente.....<br /> <br /> bisous et bon week-end
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