"Dans l'écriture, la main parle et dans la lecture, les yeux entendent les paroles." (Eugène Géruzez)
Arrêtez-moi là (Iain Levison) ♥♥♥♥♥
Présentation de l'éditeur : Charger un passager à l'aéroport, quoi de plus juteux pour un chauffeur de taxi ? Une bonne course vous assure une soirée tranquille. Ce soir-là, pourtant, c'est le début des emmerdes... La cliente n'a pas assez d'argent sur elle et il vous faut attendre dans sa maison pourvue d'amples fenêtres (ne touchez jamais aux fenêtres des gens !). Puis, deux jeunes femmes éméchées font du stop. Mais une fois dépannées, l'une d'elles déverse sur la banquette son trop-plein d'alcool et la corvée de nettoyage s'avère nécessaire (ne nettoyez jamais votre taxi à la vapeur
après avoir touché les fenêtres d'une inconnue !). Après tous ces faux pas, comment s'étonner que deux policiers se pointent et vous demandent des comptes ? Un dernier conseil : ne sous-estimez jamais la capacité de la police à se fourvoyer ! Dans ce roman magistral, Levison dissèque de manière impitoyable les dérives de la société américaine et de son système judiciaire.
Ce livre m'a été conseillé ici même par Françoise, que les fidèles de ce blog connaissent peut-être car elle prend souvent de son précieux temps pour laisser de longs commentaires dans mon coin lecture (merci à toi !).
Dans ce roman inspiré d'un fait divers, on suit la descente aux enfers d'un innocent qui devient le coupable idéal. Iain Levinson dénonce les dérives et les failles d'un système judicaire où un accusé doit prouver son innocence (au lieu que ce soit la justice qui prouve sa culpabilité). L'histoire de ce citoyen lambda dont la vie bascule dans l'horreur est racontée de manière très efficace et on ne peut s'empêcher, au fil du livre, de s'identifier à lui et d'être glacé d'effroi à l'idée de subir le même sort !
Petit pays (Gaël Faye) ♥♥♥♥♥
Présentation de l'éditeur : En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…
« J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l’après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d’orages... J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. »
Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d’un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d’un drame que l’auteur connaît bien, un premier roman d’une ampleur exceptionnelle, parcouru d’ombres et de lumière, de tragique et d’humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie.
J'ai beaucoup aimé ce roman, qui a obtenu le prix Goncourt des lycéens.
L'histoire commence "gentiment", avec l'évocation des souvenirs d'enfance joyeux de Gaël Faye. Au fil des pages, la tension monte et l'insouciance de l'enfance est finalement sacrifiée sur l'autel de la barbarie des hommes.
J'ai été très touchée par l'écriture de Gaël Faye, dans laquelle j'ai ressenti beaucoup de pudeur et d'emotion, et je ne peux que vous conseiller la lecture de cet émouvant récit.
L'alchimiste (Paulo Coelho) ♥♥♥♥♥
Présentation de l'éditeur : Santiago, un jeune berger andalou, part à la recherche d'un trésor enfoui au pied des Pyramides.
Lorsqu'il rencontre l'Alchimiste dans le désert, celui-ci lui apprend à écouter son cœur, à lire les signes du destin et, par-dessus tout, à aller au bout de son rêve.
Merveilleux conte philosophique destiné à l'enfant qui sommeille en chaque être, ce livre a déjà marqué une génération de lecteurs.
Je me faisais une joie de découvrir (enfin !) ce classique au sujet duquel j'avais lu tant d'éloges. Mon attente était-elle trop grande ? En tout cas, outre l'impression qu'il ne m'a pas apporté grand chose (pour ne pas dire rien du tout !!!), je n'ai pas aimé non plus le style d'écriture (manière polie de dire que je l'ai trouvé mal écrit !!).
Je me suis ennuyée..... fermement ennuyée. Le livre étant court, je me suis accrochée et je l'ai lu jusqu'à la fin, par peur de rater quelque chose. Mais non, décidément..... quelle déception !! Je n'y ai vu qu'un énième (mauvais !) roman visant à nous démontrer que le bonheur se trouve là où nous sommes, et qu'il nous suffit d'ouvrir les yeux pour le voir. Dans le même genre de philosophie "accessible", je pense que l'on peut trouver beaucoup mieux !!! A commencer par "l'âme du monde" de Lenoir dont je vous avais parlé ici.
Bref, je suis totalement passée à côté et ce fut une grosse déception pour moi !
Danser au bord de l'abîme (Grégoire Delacourt) ♥♥♥♥♥
Présentation de l'éditeur : Emma, quarante ans, mariée, trois enfants, heureuse, croise le regard d'un homme dans une brasserie.
Aussitôt, elle sait.
Après On ne voyait que le bonheur, Grégoire Delacourt explore dans ce roman virtuose la puissance du désir et la fragilité de nos existences.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre lorsque j'ai commencé la lecture de ce roman. Au final, plus qu'un livre sur l'adultère, il s'agit en fait d'un livre sur la vie, la mort, l'amour, le désir, le besoin de liberté (cette fameuse liberté des uns qui s'arrête là où commence celle des autres....).
J'ai beaucoup aimé la première partie et j'ai été charmée par la plume tendre et sensible de l'auteur. La description et l'analyse des sentiments qu'éprouve Emma m'a profondément touchée et j'ai été bluffée de voir comment Grégoire Delacourt a réussi a se glisser dans la peau (et surtout dans la tête !) d'une femme.
J'ai commencé à déchanter dans la seconde partie, à laquelle j'ai trouvé quelques longueurs et où le personnage principal a commencé à m'agacer.
Ma déception était à son apogée dans la troisième partie : des bons sentiments à la pelle, des situations pas du tout crédibles et une fin vraiment trop tirée par les cheveux !
Dommage que tout le roman ne soit pas à la hauteur des premières pages.....
Pour finir sur une note positive, j'ai beaucoup aimé cette idée de faire figurer tout au long du livre des extraits de le Chèvre de Monsieur Seguin. Ce parallèle avec la petite chèvre éprise de liberté, qui ne profite de cette liberté qu'une seule journée avant de se faire dévorer, m'a d'autant plus touchée que j'adorais ce conte de Daudet lorsque j'étais petite et qu'il fait partie des "madeleines de Proust" de mon enfance (je ne sais pas combien de fois j'ai demandé à ma maman de me le lire... et combien de fois j'ai pleuré à la fin !!).
Mes lectures finies
Ma lecture en-cours