Lisbonne #1
"Lisbonne est un lieu où les contraires ne s'opposent jamais. Vie et mort, souvenir et présence se rejoignent comme dans le plus célèbre de ses tableaux, icône suprême d'une ville et d'un peuple." Eduardo Lourenço.
Pour illustrer cette introduction philosophique, nous allons mixer nos clichés avec des photos de tableaux réalisés par deux artistes : David Dos Santos (calligraphie) et Thibault Barquet (peinture) à l'issue de leur séjour lisboète. Nous avons découvert récemment ces tableaux lors de l'exposition itinérante "Attraits d'unions".
Les deux artistes ont choisi pour thème la générosité des habitants qui, pour eux, font partie du patrimoine au même titre que les monuments.
L'ensemble des tableaux reflète le spleen, la douceur de vivre, la sensualité, tout ceci étant contenu dans les paroles du Fado aux chants de sirènes mélancoliques et passionnées. "Povo que lavas norio, que talhas com o teu machado. As tàbuas do meu caixao" ... citation d'Amalia Rodrigues que je vous laisserai traduire !
Le fado est un des sujets traités par le street art lisboète que l'on peut découvrir en flânant dans la ville. Celui-ci fera l'objet d'un article futur.
L'exposition fait également ressortir des analogies entre la ville et des sujets issus des fonds marins.
"L'exposition transforme Lisbonne en poulpe aux oraisons de séductions gustatives, mélodieuses pour enchanter le voyage tout en le captivant."
Le tableau "Étreintes tentaculaires 2" contient des phrases ou citations calligraphiées (comme toutes les oeuvres présentées), ici au nombre de deux "Allons au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau " (Charles Baudelaire) et "Allez toujours plus loin d'horizons en horizons" (Malia et Timéo).
Pour aller justement au coeur de Lisbonne, vous aurez le choix entre la marche à pied (mais attention, son surnom est "la ville aux sept collines" donc ça monte et descend en permanence !) et un moyen de transport assez surprenant en dehors du continent asiatique d'où il est issu : le tuktuk
Plus classiquement, il est possible de prendre les tramways et notamment la ligne 28, qui appartient à la mémoire de la ville avec ses voitures nommées "electrico" qui datent de 1901 (cependant, mieux vaut garder en mémoire l'ancien slogan de la SNCF, "le progrès ne vaut que s'il est partagé", pour se prémunir des pickpockets qui sévissent sur cette ligne).
Maquette vue dans un musée de Lisbonne
Au hasard de la promenade, vous découvrirez d'autres lignes de tramways anciens qui donnent à la ville une atmosphère de début du 20ème siècle très plaisante.
Quoi qu'il en soit, sur les lignes touristiques il y a toujours beaucoup trop de monde. On a souvent l'impression d'être dans l'oeuvre ci-dessous, issue de l'artisanat portugais !
Notre exposition reprend d'ailleurs ce thème avec le tableau suivant nommé "Il va falloir se serrer". Celui-ci illustre la citation "il y a en chacun de nous une chose qui n'a pas de nom, et cette chose est ce que nous sommes " José Samarago
Le fil rouge de l'expo est la sardine que vous retrouverez dans de nombreuses oeuvres et dans les magasins des conserveries portugaises.
Nous vous conseillons d'éviter le plus ancien magasin de la ville, mis en avant dans tous les guides touristiques, son organisation et son personnel étant lamentables. Visitez plutôt le magasin ouvert récemment qui, en plus de la dégustation, vous laissera le choix entre 17 conserves de poissons différentes avec tout le temps de faire vos emplettes dans un décor très réussi. Une petite info bien cachée : les boîtes de sardines ne sont pas acceptées en bagage cabine et sont confisquées à l'aéroport si elles ne sont pas placées en bagage en soute!!!
Pour accéder aux quartiers de la ville qui se trouvent en hauteur, il est possible de prendre les ascensores (funiculaires).
...ou les elevadores (ascenseurs), le plus beau étant l'elevador de Santa Justa, un chef d'oeuvre d'architecture néo-gothique en fer forgé offrant un point de vue sur la ville basse (quartier Baixa).
L'oeuvre suivante, avec sa calligraphie, rappelle l'elevador de Santa Justa. La citation est de Eduardo Galeano "Somos o que fazemos mas somos principalmente o que fazemos para mudar o que somos".
Après avoir pris un peu de hauteur, vous aurez accès aux différents belvédères sur la ville appelés "miradouros" avec le "fleuve de paille" (le Tage) en toile de fond.
Notre préféré est le "miradouro do castelo de Sao Jorge", le seul à offrir une vue à 360 degrés sur Lisbonne (les deux vues d'ensemble au début de l'article proviennent de là). Malheureusement, son accès est payant car il s'agit de la terrasse du chateau de Sao Jorge, construit sur la plus haute des sept collines.
A suivre demain...
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