Avant de revenir plus en détails sur notre voyage dans le Nord de l'Inde (où nous avons traversé l'état du Rajasthan), M. Cath et moi-même vous proposons aujourd'hui une présentation générale.
Nos destinations de voyage sont en général un mélange de différents thèmes ayant pour dénominateur commun l'esthétisme et la photogénie : paysages, architecture, artisanat, rencontre avec la population, découverte de traditions en voie de disparition. Il faut bien entendu une grande liberté de mouvement pour aller chercher ces souvenirs particuliers. Pour ceci, nous avions donc choisi de voyager en voiture avec un chauffeur pour pouvoir sortir plus facilement des circuits touristiques.
Ce fut hélas peine perdue dans cette région où les routes sont dans un état lamentable, avec de nombreux risques d'accident (vaches, chèvres qui gambadent même sur les autoroutes où la vitesse est limitée à 80 km/h) et où la circulation dans les villes est complètement démente. Nous avons passé beaucoup trop de temps assis dans la voiture à voir défiler des scènes sans pouvoir nous arrêter car la vitesse moyenne tournait autour de 50 km/h et, à cette période, la nuit tombait rapidement. Pourtant, lors de la préparation du voyage, M. Cath avait multiplié les étapes pour raccourcir les trajets ! Lorsque nous étions en ville, il ne nous a pas été possible non plus de sortir du circuit formaté pour le touriste lambda, à cause des chauffeurs de tuk tuk qui vous emmènent où ils veulent (généralement dans une boutique pour toucher jusqu'à 40% de commission sur vos achats éventuels !).
Quant à se déplacer à pied, nous avons essayé sur de petites distances mais c'était bien trop dangereux et complètement stressant. Vous pouvez voir sur la vidéo ci dessous une "rue piétonne" dans un bazar d'une ville puis un exemple de traversée de la route par un piéton (le passage piéton que vous voyez en arrière plan ne sert que pour la décoration !)
Le thème principal de ce voyage concernait l'architecture ancienne en général, avec plusieurs sous-rubriques. Nous avions programmé beaucoup de visites, notamment les nombreuses forteresses incluant des palais de maharadjahs construits à l'époque de l'avénement de l'empire moghol entre 1500 et 1700.
Nous souhaitions découvrir les Havelis (maisons de commerçants sur la route de la soie, construites entre 1800 et 1940).
Il y avait aussi une partie dédiée à l'architecture des différentes religions que l'on trouve en Inde du nord, dont certains temples bâtis à partir de l'an 1000.
Entrée d'un des rares temples de la planète dédié à Brahma
Après quelques aménagements de dernière minute réalisés sur place, nous avons atteint notre objectif architectural.
M. Cath avait fondé beaucoup d'espoirs sur la partie "couleurs" de la destination, qui nous avait enchantés lors de notre précédent périple dans le sud du pays. Pendant les dix premiers jours du voyage, le déséquilibre entre les rares scènes colorées que nous avons pu observer et la décrépitude ambiante a été flagrant.
M. Cath a bien failli ranger définitivement son matériel photo !!! Puis il y a eu Pushkar, où nous sommes restés deux jours entiers pendant la foire aux chameaux. A ce moment-là, la couleur est revenue et nous en avons pris plein les yeux !!!
2000 danseuses en sari pour le guiness des records
Les cartes mémoires ont enfin pu enregistrer plusieurs thèmes qui nous sont chers : portraits, scènes de vie, traditions.
Pourtant, à Pushkar, comme absolument tout au long du voyage, nous avons toujours été gênés pour faire les clichés que nous voyions à l'instant "T". Tout étant en mouvement perpétuel dans ce pays, avec une surpopulation impressionnante, il y a toujours quelqu'un qui empêche de transférer sur la carte mémoire la scène repérée par l'oeil du photographe. Quant à essayer d'avoir un arrière plan neutre pour mettre en évidence le sujet principal, c'est mission impossible ! Ce fut pour M. Cath une frustration permanente. Afin de ramener quelques photos de ce voyage, nous avons dû oublier la partie esthétique pour passer en mode "photos de Géo" (comme nous les appelons !) que nous évitons habituellement. Vous aurez donc un aperçu beaucoup plus fidèle à la réalité que les photos des agences de voyage que vous pouvez trouver sur internet, qui sont pour la plupart plus proches du cinéma, avec des figurants payés pour poser et des traitements informatiques pour vous faire croire que tout est merveilleux !!!
Non, il n'y a pas eu de guerre récemment en Inde !
Ci-dessus une des rares photos réalisées en mode scrapbooking avec tous les éléments colorés à tendance rose !
Le tour des autres thèmes évoqués plus haut va être vite fait... Concernant les paysages, malgré environ 2500 kms parcourus en voiture, nous n'avons fait AUCUNE photo de paysage. En effet, la première partie de notre circuit se passait dans le désert du Thar qui n'est rien d'autre qu'une vaste plaine caillouteuse, "semée" d'éoliennes et de pylônes électriques. Il y a bien quelques dunes ici et là, notamment les dunes de Sam, à une quarantaine de kilomètres de Jaisalmer, qui sont le point de rendez-vous de tous les touristes pour faire une balade à dos de dromadaires manquant totalement d'authenticité ! C'est le désert à l'Indienne... Inutile de vous dire que nous avons fui cet endroit (d'autant plus que notre prochain voyage aura lieu dans un VRAI désert !).
Un des rares endroits de la partie du désert du Thar que nous avons traversée et qui ressemble à quelque chose, avec quelques habitations en pisé et sans les pylones électriques.
Puis nous avons traversé des régions agricoles où les champs venaient juste d'être retournés ; c'était donc de la terre nue à perte de vue. Seuls quelques rares champs de coton égayaient un peu le parcours.
A l'approche des grandes villes, le soleil n'arrivait même pas à se lever à travers le brouillard de pollution, grande spécialité de ce pays (sur les trente villes les plus polluées de la planète, vingt deux se trouvent en Inde !). Bref, au Rajasthan il faut circuler (tout du moins, essayer !!!) car il n'y a rien à voir au niveau des paysages.
La partie artisanat, qui est en Asie toujours mise en avant, nous a complètement échappée. Elle est kidnappée par les commerçants qui vous font croire que les articles qu'ils vendent sont fabriqués dans leurs boutiques. Ceci est bien entendu complètement faux (le mensonge a été une des constantes de notre voyage); les figurants se mettent à travailler lorsqu'un touriste approche pour arrêter dès que celui-ci tourne le dos. Les artisans fabriquent dans leur propre village, que nous n'avons pas pu localiser par manque d'informations. Nous avons donc remplacé la rubrique "artisanat" par la rubrique "petits métiers", qui s'exercent en général sur le trottoir ou carrément sur la route, au niveau des pots d'échappements des voitures.
Quant à la rencontre avec la population qui nous avait enchantée dans le sud du pays, elle s'est résumée à de trop rares séquences.
Elle a été complètement parasitée par les sollicitations permanentes des rabatteurs et arnaqueurs en tous genres qui nous prenaient pour cible à longueurs de journées. Au Rajasthan, touriste = pigeon à plumer ! Cette situation n'est pas assez dénoncée par les gens qui en reviennent car c'est hélas le plus gros point noir de la destination !!!
Dans le Sud de l'Inde, notamment à Badami, nous avions le souvenir de scènes très zen au bord des ghats. Deux endroits auraient pu être similaires dans le Nord : Pushkar, dont le centre est un lac sacré entouré de 52 ghats, et Varanasi (ex- Bénarès), située au bord du Gange, fleuve sacré par excellence, avec 2 à 3 km de ghats. C'est là que la logique Indienne intervient... A Pushkar il est interdit de photographier sur les ghats ; des policiers surveillent et sifflent dès que quelqu'un sort son portable, alors qu'il se passe exactement la même chose sur ces ghats que partout ailleurs dans le pays !
En prenant un peu de hauteur, on s'affranchit de l'interdiction !
A Varanasi, les photos sont permises, sauf à l'endroit des cérémonies de crémation, ce qui est tout à fait compréhensible.
Nous avons donc flâné le long des ghats à Varanasi, où l'ambiance était relativement tranquille puisqu'il y avait très peu de monde.
Ci-dessus, le temple du Sud de l'Inde... seul bâtiment coloré des ghâts. C'est un signe !
Nous avons ajouté un thème spécifique à ce voyage puisque nous avions programmé trois safaris pour essayer d'apercevoir un tigre en liberté dans la réserve de Ranthambore. Nous avions l'expérience des safaris en Afrique où le personnel des réserves respecte les animaux sauvages ; nous avons maintenant l'expérience des safaris en Inde où le mot respect n'existe tout simplement pas !
Nous aurons l'occasion dans les prochains mois de revenir plus en détails sur ces différents thèmes de notre voyage (du moins sur certains). Et nous commencerons par vous faire découvrir les havelis de la région du Shekhawati.
Bises et bonne journée