Le parc national de Bako
Aujourd'hui, nous embarquons pour le parc national de Bako, accessible uniquement en bateau. Mieux vaut éviter de tomber à l'eau car comme l'indique le panneau de la photo ci-dessous, les crocodiles habitent la mangrove bordant la mer.
Nous passons près de villages de pêcheurs où les maisons en bois sont construites sur pilotis.
La jungle recouvre tout ; elle n'est arrêtée que par le bras de mer.
Nous voila arrivés sur la plage en bordure du parc ; c'est la marée basse.
L'amplitude des marées est assez impressionnante
La plage est magnifique mais elle appartient aux crocodiles, qui ne sont pas prêteurs ! Nous éviterons donc la baignade !
Nous ne sommes pas encore dans la jungle et pourtant nous voyons déjà un animal très important venir à nous.
Il s'agit du Sanglier barbu de Bornéo, surnommé "le jardinier des forêts" car il se déplace pour manger les fruits tombés sous les arbres et transporte ainsi leurs graines dans différents endroits de la forêt. En fouissant le sol, il replante ces graines et participe involontairement à l'expansion des arbres fruitiers.
Il fréquente la plage car c'est un bon nageur ; peut-être a-t-il conclu un pacte avec les crocodiles !!!
Les habitants de l'île lui reconnaissent une fonction symbolique de médiateur entre les hommes et les esprits de la forêt, ce qui ne les empêchent pas de consommer sa viande, la chasse aux sangliers barbus étant une pratique millénaire à Bornéo. Il est classé comme étant un animal vulnérable sur la liste des animaux en voie de disparition, ce qui constitue un élément de plus révélant la détérioration des forêts de Bornéo.
Après consultation de la carte du parc...
...nous partons pour une journée de balade dans la jungle avec notre guide, pour essayer d'apercevoir les animaux qui peuplent ces forêts.
Bako comprend différents écosystèmes tels que la forêt côtière, le marécage, la forêt de mangrove, la forêt dyptérocarpe. Tous abritent une large variété de faune et de flore tropicales.
Notre première observation sera pour les singes argentés, en train de se régaler de feuilles d'arbres. Regardez bien au centre de la photo ci-dessous ; on en aperçoit un.
Pour avoir de jolis clichés de ces singes, il a fallu changer d'angle plusieurs fois et rester un bon moment à mitrailler. En effet, nous sommes dans la jungle et rien n'est facile pour les photographes ici malgré l'attitude paisible de nos singes argentés et leur présence sur des arbres pas très hauts. Après le tri des 75 photos prises, il reste ceci...
En changeant d'angle et d'individu pour faire intervenir les rayons du soleil...
Une petite vidéo du repas de ces singes.
Nous voyons ensuite des grenouilles très mélomanes. Il y a une dizaine d'années, une variété de grenouille à tête plate a été découverte sur l'île. Elle a pour particularité de ne pas avoir de poumons ; sa respiration se fait par la peau ! La jungle livre peu à peu des secrets naturels assez impressionnants.
Nous continuons à nous enfoncer dans la jungle
Nous sommes maintenant à la recherche de nasiques, singes endémiques de l'île de Bornéo, en voie de disparition.
Notre guide lève souvent les yeux et nous fait signe qu'il a vu la queue blanche d'un nasique pendant verticalement d'une branche d'arbre dans la canopée. C'est le petit truc qu'utilisent les guides pour les repérer. Nous attendons que le singe se déplace pour pouvoir l'observer plus facilement.
Situation classique... une feuille cache son visage ! La photo animalière est une rude épreuve pour les nerfs du photographe !!!
Il s'agit d'une femelle qui se différencie du mâle par son nez tout à fait normal.
Notre guide repart à la recherche d'un nasique mâle pour que nous puissions faire la différence avec le nez de la femelle.
Il vient d'en découvrir un au sommet d'un très grand arbre, caché dans les feuilles qui constituent son repas quotidien. Lui aussi nous a repérés...
Il faut maintenant tourner autour de l'arbre sans se prendre les pieds dans les végétaux au sol pour essayer de le photographier afin que l'on voit bien son nez.
A force d'insister, nous arrivons à voir, en plus de son nez, sa queue blanche qui pend bien verticalement à travers le feuillage.
Puis le soleil ressort...Nous voyons même son gros ventre, résultat de sa boulimie de feuillage!!!
Notre guide nous révèle qu'il a atteint son objectif qui était de nous montrer ce singe très particulier, mais il se garde bien de nous dire qu'il a repéré un autre animal qu'il nous montrera avant notre départ du parc.
Nous arrivons maintenant dans la partie mangrove du parc en bord de mer. C'est ici que le nasique, qui est un excellent nageur, se réfugie en cas de danger. Les plantes qui se développent dans la mangrove doivent être adaptées à un milieu hostile. En effet, leurs racines sont immergées, la salinité de l'eau est élevée, sa température également, la vase empêche l'oxygénation correcte du sol qui de plus est instable. La mangrove est constituée principalement de palétuviers qui ont su s'adapter à ce milieu difficile.
Des passerelles en bois permettent de se promener dans la mangrove même à marée haute.
Puisque la marée est basse, nous allons patauger dans le sable. Sur la vidéo ci-dessous, on entend les insectes qui donnent un concert.
Nous croisons encore la route du sanglier barbu venu fouiner dans les grottes en bord de mer, peut-être à la recherche de coquillages.
Nous rencontrons aussi un animal assez répandu sur les îles Malaisiennes : le varan Malais , un saurien semi-aquatique qui vit à proximité de l'eau.
De retour vers notre plage d'arrivée, nous voyons une maman macaque et son bébé.
Notre guide nous mène ensuite vers l'animal qu'il avait repéré dès le matin, sachant qu'il ne bougerait pas de la journée...
Il s'agit du lémurien volant , qui possède une excroissance de peau reliant ses pattes antérieures aux postérieures, ce qui lui permet de planer d'arbre en arbre. Cet animal est nocturne et dort dans la journée. Nous aurons l'occasion de le voir planer durant notre séjour sur les îles Perhentians.
Notre journée dans le parc de Bako s'achève. Nous allons profiter de la marée qui remonte pour rentrer à Kuching. Il est cependant possible de dormir dans le parc qui possède quelques hébergements dans des bungalows en bois au milieu des animaux.
Pour le prochain reportage, c'est au centre de réhabilitation de Semmengoh que nous vous donnons rendez-vous, afin (nous l'espérons !) d'apercevoir des orangs-outans !